• Hasankeyf

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    Petite journée aujourd'hui : après Midyat, direction Hasankeyf puis le Tur Abdin pour les églises syriaques orthodoxes.

    Les routes sont impeccables même en montagne; elles sont souvent à 4 voies. Le trafic est peu dense en-dehors des villes et on progresse vite.

    Arrivée sur le pont d'Hasankeyf.

    Hasankeyf (Heskîf en kurde, Hesno d-kifo en syriaque) est une ville située à l'Est de l'Anatolie. Cette petite cité touristique est surtout fréquentée les week-ends d'été par les touristes locaux de la région de Batman - grande ville ouvrière distante de quelque 30 km.

    Cette ville est menacée de disparition à la suite du projet de construction du barrage d'Ilisu. Un premier projet a échoué, après que les investisseurs européens (allemands, suisses et autrichiens) se soient retirés, critiquant le non-respect des normes environnementales. Le gouvernement turc souhaite cela dit mener le chantier à terme, malgré une décennie d'attente et des contestations, notamment pour le patrimoine archéologique voué à être submergé (maisons troglodytes millénaires, vestiges d'un pont en pierre du xiie siècle ou encore une mosquée de la dynastie ayyoubide, bien qu'une petite partie des monuments sera déplacée dans un parc). Une ville nouvelle avec des infrastructures modernes, dont les maisons seront tirées au sort, a été construite à 2 km mais est en 2016 toujours inhabitée.

    La vieille mosquée Ulu, construite en 1325 par les Ayyoubides sur les ruines d’une église antique, se dresse toujours au milieu des ruines de la ville, et l’on peut lire une inscription très ancienne sur le socle de son minaret.

    L'islam n'est pas la seule religion qui a marqué Hasankeyf de son empreinte. Hier comme aujourd'hui, la présence chrétienne y est très forte. Dès le Ve siècle, Hasankeyf abritait un évêché syrien et les chrétiens bénéficièrent à la fin du Moyen Âge, sous les sultans turcs, d'un certain régime de faveur. En effet, nouvellement arrivés, les tribus turcomanes se ménagèrent les bonnes grâces des populations chrétiennes, grecques et syriaques, pour faire face à l'hostilité des Kurdes et des Arabes musulmans de la région, qui acceptaient mal de perdre leur suprématie politique et militaire.

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    Construit par le seigneur artukide Fakreddine Karaaslan (1144 - 1167), c’est le pont ayant l’arche la plus large (40 mètres) construite au Moyen Âge. Selon certaines sources, la partie centrale de l’arche médiane était en bois, et elle était retirée quand un ennemi s’approchait de la ville.

    La citadelle construite par les Ayyoubides au XIIIe siècle et remaniée par de nombreux chefs kurdes au cours des siècles gît en ruine au sommet d’une falaise de calcaire monumentale qui se dresse verticalement au-dessus du Tigre. La ville ancienne de Hasankeyf, construite à côté de la vieille mosquée de la forteresse, est aussi en ruine : dans les années 1970, ses habitants ont été forcés par le gouvernement turc d’abandonner leurs maisons centenaires, souvent creusées dans la roche, et de venir s’installer plus bas, dans la vallée, près du vieux pont2.

    Derniers sourires d'Hasankeyf puis direction les églises du Tur Abdin.

    « HarranNemrut Dagi »

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