• Le lac salé, Kiti et Stavrovouni

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    Au sud de Larnaka, à proximité directe de l'aéroport s'étend l'un des deux lacs salés de Chypre.

    Le fond du Grand Lac (superficie 6 km2) est situé à 2-3 mètres au-dessous du niveau de la mer. Lorsque l'eau s'est évaporée, au mois d'août, il reste une croûte de sel de 5 à 10 cm d'épaisseur. Celle-ci était déjà ratissée dans l'Antiquité. La production annuelle de 3 500 tonnes de sel a valu à Larnaka, à l'époque des Lusignan, le nom de Salina.

    En hiver, les eaux de pluie sont recueillies par le lac qui devient séjour de prédilection des oiseaux migrateurs et des flamants roses.

    Selon la légende, le lac devrait sa naissance à la malédiction de Lazare. Une vigne s'élevait à l'emplacement du lac lorsque le saint homme débarqua de Judée.

    Comme il avait soif et faim, il alla s'adresser à la propriétaire de la vigne la priant de lui donner quelques grappes de son raisin. Avare, la femme lui répondit par un mensonge: . Étranger, vois-tu, ma vigne a séché cette année et n'a pas produit une seule grappe ».

    Lazare lui dit alors: «Puisque tu m'as menti, que ta vigne se dessèche et se transforme en lac salé. »

    Sur la rive du lac salé s'élève une oasis de palmiers, d'eucalyptus et de cyprès; au milieu des arbres se dresse une mosquée. Le minaret que l'on aperçoit de loin au-dessus du bouquet d'arbres exotiques, est celui du Tekké de Hala Sultan, l'un des lieux saints de l'Islam. 

    A l'époque de la domination turque, tous les bateaux de l'empire ottoman qui passaient au large du tekké, en signe de respect, mettaient leur pavillon de berne. Le tekké abrite le mausolée d'Umm Haram, tante présumée du prophète Mahomet. Selon la tradition Umm Haram serait tombée de mulet alors qu'elle suivait une expédition arabe en 647, et aurait brisé son cou d'albâtre , puis elle aurait rendu au ciel son âme intrépide . Le tombeau actuel date de 1760 ; la mosquée fut pour sa part érigée en 1816.

    Le village n'est qu'à 6 km au sud du Grand Lac salé. L'église Panayia Angeloktistos (littéralement. construite par les anges») est un édifice impressionnant du Xe siècle; le narthex a été ajouté à l'époque des Lusignan. Le mosaïque dégagée dans l'abside en 1952 atteste, entre autres, de l'existence, sur ce lieu, d'une église plus ancienne encore.

     Cette mosaïque byzantine, que l'on peut attribuer au VIe siècle, est d'une rare qualité (digne selon certains auteurs des mosaïques de Ravenne). Elle représente la Vierge et l'Enfant Jésus. Ce dernier élève le bras droit dans un geste de bénédiction. Les deux archanges penchés vers la Vierge, Michel (à gauche, en partie endommagé) et Gabriel, portent le sceptre et le globe surmonté d'une croix; leurs ailes sont en plumes de paon.

    Le monastère de Stravrovouni (30 km, alto 690 m) Sur le dernier sommet oriental du mont Troodos s'élève le monastère de Stravrovouni ( montagne de la Sainte-Croix ), que l'on voit de très loin. Sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin, aurait en 327 fondé ce monastère, le plus ancien de Chypre, à l'emplacement d'un temple d'Aphrodite. Aujourd'hui les croyants y vénèrent une relique, morceau de la vraie croix du Christ et un morceau de la croix du larron repentant. La fondatrice les avait rapportés de Judée, et en les donnant au monastère de Stravrovouni, elle en faisait le plus important des lieux de pèlerinage de l'île

    Les murs de l'édifice monacal, conçu comme une forteresse, furent - tel qu'on le voit aujourd'hui construits en majeure partie au XIXe siècle. Le monastère est alimenté par l'eau de quatre citernes; quelque 15 moines y vivent encore qui offrent volontiers un rafraîchissement aux visiteurs et pèlerins altérés. Le monastère est accessible aux femmes le dimanche seulement.

    Depuis la terrasse située derrière l'abside on jouit d'un panorama inoubliable. La vue plonge en effet jusqu'à Larnaka et sa baie, situées à quelque 30 kilomètres de là.

    Le voyageur qui choisira de traverser Pyrga, enfouie dans une oliveraie, pour aller de Larnaka rejoindre la route Nicosie-Limassol ne regrettera pas de s'être accordé le détour pour visiter la chapelle royale de Ste Catherine. Il faudra, comme bien souvent, trouver la clé de l'édifice en appelant le numéro de téléphone inscrit sur la porte.

    Selon toute vraisemblance, le roi Janus (catholique romain) aurait fait construire cette église en 1421 et l'aurait fait décorer par un peintre autochtone orthodoxe. Aussi les fresques sont-elles entièrement byzantines par le style, mais émaillées ça et là d'éléments occidentaux comme, par exemple, telles inscriptions rédigées en français médiéval.

    Sur l'une des peintures murales, hélas en mauvais état de conservation, on voit Janus et son épouse, la reine Charlotte, au pied d'une scène de crucifixion en partie endommagée. D'autres scènes sont représentées: la Cène, la Résurrection de Lazare, l'Entrée du Christ à Jérusalem, la Mort de la Vierge.

     

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