• Basquiat jusqu'au 27 août à Beyeler

    BASQUIAT. THE MODENA PAINTINGS

    11 JUIN – 27 AOÛT 2023

    En été 1982, l’artiste new-yorkais Jean-Michel Basquiat (1960–1988) se rend à Modène en Italie. Le galeriste Emilio Mazzoli a invité le jeune artiste, alors âgé de seulement 21 ans, à réaliser sur place de nouvelles œuvres pour une exposition personnelle. En l’espace de quelques jours, Basquiat peint huit toiles de grand format, certaines d’entre elles figurant aujourd’hui parmi ses œuvres les plus célèbres et les plus chères. Mais le projet d’exposition ne voit finalement pas le jour et les tableaux ne sont jamais montrés ensemble. 

    Basquiat nous soumet ici un puzzle complexe et énigmatique de figures, d’objets et de chiffres dont l’arrière-plan fait penser à une carte géographique. À droite dans l’image, la figure dessinée sur un fond jaune éclatant évoque tant un mannequin de vitrine de magasin qu’une sculpture antique. Le titre l’identifie comme Vénus. La déesse romaine de l’amour et de la beauté est un motif fréquent dans l’histoire de l’art – parmi les exemples célèbres, on peut citer la Vénus de Milo ou La Naissance de Vénus de Botticelli. À gauche dans l’image apparaît sur fond bleu une deuxième figure fortement contrastante Ses cheveux de serpent nous la désignent comme Méduse, figure mythologique qui transforme en statue de pierre celles et ceux qui croisent son regard. En citant ainsi l’histoire de l’art, Basquiat l’autodidacte s’inscrit en faux contre l’image de « gamin des rues inculte » que peint de lui la critique. En même temps, la juxtaposition de Méduse, sombre et sauvage, et de Vénus, diaphane et douce, renvoie aux stéréotypes racistes aujourd’hui encore largement répandus. L’œuvre recèle par ailleurs une référence très personnelle : à Modène, Basquiat reçoit la visite de sa compagne Suzanne Mallouk, qu’il surnomme « Vénus »

    Plus de 40 ans plus tard, tous les « Modena Paintings », aujourd’hui détenus dans des collections aux États-Unis, en Asie et en Suisse, sont pour la première fois réunis.

    Le cycle de Modène se situe au début de la carrière de Basquiat. Au-delà du langage pictural coloré et expressif typique de Basquiat, ils partagent plusieurs caractéristiques en termes de motif et de style qui les font apparaître comme un ensemble cohérent au sein de l’œuvre de Basquiat, central pour la compréhension de son travail.

    L’exposition offre une occasion unique de découvrir certaines des œuvres les plus connues et les plus chères de Basquiat réunies au sein de l’ensemble qu’avait conçu l’artiste à l’origine.

    Au milieu d’un éclaboussement expressif de couleurs se tient une figure noire, les bras grand ouverts et un chien à ses côtés. Le titre nous dit que le « garçon » et son compagnon baignent dans le brouillard d’eau pulvérisée d’une bouche d’incendie ouverte – surnommée « Johnny pump » en slang new yorkais. Les couleurs du tableau évoquent la chaleur estivale et puisent sans doute dans les souvenirs de Basquiat de jeux de rue dans le New York de son enfance. Le tableau donne probablement à voir l’artiste lui-même – reconnaissable aux dreadlocks – mais renvoie aussi plus fondamentalement aux expériences fugaces de liberté et de joie dans le quotidien des personnes noires aux États-Unis. Le travail de Basquiat est toujours en prise avec les réalités de ces vies marquées par l’esclavage et le racisme. D’autres images comparables de la série de Modène telles The Field Next to the Other Road et Untitled (Cowparts) témoignent de son observation attentive de situations ordinaires, à partir desquelles il développe des compositions à la portée et aux résonances intemporelles.

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