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Ani
Jour 3 : la journée tant attendue, la visite d'Ani. Les dieux sont avec nous, le ciel est lumineux !
Le site est situé au nord-est de la Turquie sur un plateau isolé, en surplomb d’un ravin constituant une frontière naturelle avec l’Arménie. Cette cité médiévale associe des structures résidentielles, religieuses et militaires, caractéristiques d’un urbanisme médiéval construit au fil des siècles par les dynasties chrétiennes, puis musulmanes.La ville connaît son apogée aux Xe et XIe siècles de notre ère, lorsqu’elle devient la capitale du royaume médiéval arménien des Bagratides, et tire sa richesse de la maîtrise de l'une des branches de la Route de la soie. Plus tard, sous les souverainetés byzantine, seldjoukide et géorgienne, elle maintient son statut d'important carrefour pour les caravanes marchandes. L’invasion mongole et un séisme destructeur en 1319 marquent le début du déclin de la cité. Le site offre un large panorama du développement architectural médiéval, grâce à la présence de presque tous les types architecturaux qui ont émergé dans la région entre le VIIe et le XIIIe siècle de notre ère.
Bon, on démarre par là, car cette petite église dans ce décor est magnifique. Le site est pratiquement vide aujourd'hui.
La région de Kars et ses troupeaux...Ani s'est développé, agrandi grâce à sa situation sur une route commerciale, et est le centre religieux, administratif et aussi culturel de tout l'Arménie médiévale vers 992. La « ville aux mille et une églises » prend de l'importance. Cette grandeur n'a pas suffi au roi Smbat II — dit le Conquérant ; il fait édifier des murailles plus grandes que les précédentes vers 989. C'est alors que l'on assiste à une « fièvre constructive » : palais, magasins, marchés, auberges, ateliers, etc., sont édifiés.
Des bâtiments religieux sont à leur tour construits. La population d'Ani vers l'an mil atteindrait les 100 000 habitants, et la cité est le siège du catholicos arménien. Un nouvel essor est connu par la ville sous le règne de Gagik Ier (989-1020), c'est l'époque de la construction de la plupart des églises.
L'église Saint-Grégoire — dite Abougraments — est édifiée vers le xe siècle. C'est un hexaconque. Sa façade est creusée par six niches. Douze fenêtres sont entourées par un double arc, creusées par un tambour, et des ornements décorent une série de colonnes doubles. Une dalle de tuf (pierre volcanique) est couverte par le toit de la coupole.
Une enceinte entourait la totalité d'Ani. Les principales défenses sont situées le long du côté nord de la ville, la seule partie du site non-protégées par des cours d'eau ou des ravins. À cet endroit, la ville est protégée par une double rangée de murs, le mur intérieur étant plus grand que le mur extérieur et parsemé de tours semi-circulaires rapprochées. Selon les chroniqueurs contemporains, l'enceinte est bâtie par le roi Smbat (977-989). Les dirigeants ultérieurs renforcent les murs de Smbat, en les élevant et les rendant plus épais, et en ajoutant des tours. Des inscriptions en arménien des XIIe et XIIIe siècles indiquent que des personnes individuelles payent alors pour l'érection de ces nouvelles tours.
L'enceinte nord comporte trois portes : la porte du Lion, la porte de Kars et la porte de Dvin
Ani s’est épanouie aux Xe et XIe siècles apr. J.-C., lorsqu’elle devint la capitale du royaume médiéval arménien des Bagratides, et profita de sa mainmise sur une branche de la route de la soie. Plus tard, sous souveraineté byzantine, seldjoukide et géorgienne, elle a maintenu son statut de carrefour important pour les caravanes marchandes qui contrôlaient les routes commerciales entre Byzance, la Perse, la Syrie et l’Asie centrale. L’invasion mongole ainsi qu’un séisme destructeur en 1319 et une modification des routes commerciales marquèrent le début du déclin de la cité. Elle était presque abandonnée au XVIIIe siècle.
L’isolement de la cité inhabitée d’Ani, avec ses bâtiments monumentaux se dressant de manière impressionnante, au-dessus d’un paysage invisible de tunnels et grottes souterrains entouré de profondes vallées fluviales, offre un aperçu presque inchangé du passé. Le bien n’a pas non plus subi d’aménagement moderne.
La grande cathédrale d'Ani fut commencée pendant le règne du roi Smbat II, vers 989. Par la suite elle est terminée en 1001, date marquée par le règne du roi Gagik Ier.
La mosquée Menüçehr tire son nom de son fondateur présumé, Menüçehr, premier membre de la dynastie Cheddadides qui dirige Ani après 1072. Le minaret, intact, en est la partie la plus ancienne. Il porte le mot arabe Basmala en calligraphie kufi sur sa face nord. La salle de prière, dont la moitié a survécu, date d'une période ultérieure (XIIeou XIIIe siècles). En 1906, la mosquée est partiellement réparée afin d'héberger un musée abritant les objets trouvés pendant les excavations.
Il est temps de monter au fort.À la limite sud d'Ani se situe une colline à sommet plat jadis connue sous le nom de Midjnaberd (« forteresse intérieure »). Elle possède ses propres murs défensifs qui datent de la dynastie Kamsarakan (VIIe siècle). Nikolai Marr excave la citadelle en 1908 et 1909. Il déterre les ruines du palais des rois bagratides qui occupe le sommet de la colline.
La citadelle compte les ruines de trois églises et plusieurs édifices non-identifiés. L'une des églises, l'« église du palais », est la plus ancienne église restante d'Ani, remontant au VIe ou VIIe siècles. Marr entreprend des réparations d'urgence de l'église, mais elle s'est par la suite en grande partie effondrée, probablement durant un séisme en 1966
L'auteur de la cathédrale est le fameux architecte Tiridate, qui a là « innové » en élargissant la nef principale, et a diminué l'espace des petites nefs, latérales à la nef centrale. Mais malheureusement, un séisme, survenu vers 1319, va détruire la coupole. Ce n'est pas le seul séisme qui a endommagé l'édifice : en 1988, lors du grand tremblement de terre de Spitak, l'angle nord-ouest est totalement détruit.
La citadelle.
Et la plus belle pour finir : l'église de St Grégoire.
On sait grâce à une inscription que l'église de Saint-Grégoire de Tigrane Honents a été édifiée en 1215, grâce à la générosité d'un riche marchand nommé Tigrane Honents. Sur le mur extérieur de l'église est gravée une inscription énumérant des moulins, des trésors, des champs et des vignobles. Tigrane Honents dote sa fondation de ces éléments. L'église possède des peintures intérieures, faites par des Géorgiens, et représentant le saint le plus important de l'Arménie, saint Grégoire Ier l'Illuminateur, le Christ et enfin le jugement dernier. Dans les écoinçons des demi-colonnes sur lesquelles s'appuient les arcatures aveugles de la façade et du tambour se trouvent des représentations d'animaux réels ou fantastiques.Après ça, il reste à descendre au monastère des vierges.
Le monastère des Vierges est construit vers le XIIe siècle, mais il ne subsiste que l'église principale, d'ailleurs très endommagée avec quelques murs attestant de l'existence d'autres bâtiments. Édifiée sur un socle circulaire, l'église est en forme d'hexaconque, et plusieurs « petits conques » sur la façade sont décorés par des arcatures au nombre de trois, sur une colonne de type double. La « coiffe » de l'église est en ombrelle, et le tambour dodécagonal. Quatre fenêtres percent ce tambour.
Ouf, sacrée montée !
Bon, la journée se termine, il a fallu près de 4 heures pour cette visite.
Dernier coup d’œil sur la « Capitale de l'an mille », la « ville aux mille et une églises »...
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Commentaires
En effet MS, grandiose !