• Grand Est, Nancy et Metz

    C'est parti pour 5 jours dans notre grande région du Grand Est. Première étape à Nancy. rdv est pris à 14h pour la visite de la villa Majorelle.

    La famille Majorelle est une famille d’artistes et d’industriels nancéiens. Auguste Majorelle (1825 – 1879), père de Louis, était décorateur sur faïence avant d’élargir son activité au décor sur bois. Son décès conduit deux de ses fils, Louis (1859 – 1926) et Jules (1866 – 1934), à prendre la relève, avec leur mère, à la tête de l’entreprise familiale. À la fin du siècle, l’affaire est prospère : le succès est au rendez-vous lors de l’Exposition universelle de 1900, à Paris. Les ateliers Majorelle collaborent avec la manufacture Daum pour la création de luminaires, pratiquant depuis 1897 la ferronnerie pour la réalisation de poignées, de serrures puis de rampes, d'éléments d'architecture et de montures pour les lampes. Ils ouvrent de nombreux magasins à travers la France. 

    En 1885, Louis Majorelle épouse Jane Kretz (1864 – 1912). De leur union naît un fils unique, Jacques Majorelle (1886 – 1962) dont le nom restera lié à la peinture et au Maroc. La maison que Louis Majorelle fait construire à Nancy, parfois surnommée Villa Jika en référence aux initiales de Jane, est donc une maison de famille, celle d’une famille d’artistes. Louis Majorelle se réserve, au 2e étage, un atelier de peinture bien éclairé par une grande baie. Mais la villa est aussi une maison qui met en scène les réalisations des ateliers Majorelle : la salle à manger publiée dans le catalogue de 1904 (Les blés, modèle riche) ou les différentes vues du salon plusieurs fois reproduit, en sont de bons témoignages. Les Majorelle sont tout à la fois, artistes et industriels.

    Juste à côté, nous entrons dans le musée de "L'école de Nancy". Une magnifique demeure et une riche collection. 

    Le style Art nouveau veut relier l'art et l'industrie et la production nancéienne se ventile en trois niveaux de qualité : les «pièces d'art» réalisées sur commande pour les mécènes ; les pièces bon marché, produites presque mécaniquement, mais faiblement reliées au style naturaliste ; et, entre les deux, les pièces dites «riches», qui incarnent sans concession le style art nouveau. Comme souvent, les gains sur les pièces bon marché permettent aux ateliers d'assurer la création des pièces d'art et l'inévitable recherche artistique qui les accompagnent.
    Cependant, dès les années 1900, ce style va subir un retournement du marché. Goûts et mentalités évoluent. Le style naturaliste est jugé insuffisant pour rendre vie à l'art industriel. De plus, on voit de moins en moins l'utilité d'objets coûteux, réservés aux classes possédantes, le plus souvent parisiennes. Émile Gallé a tout à fait conscience de ces mutations. Pour résister à ce changement qui menace les créateurs lorrains, ceux-ci vont se regrouper au sein d'une Alliance provinciale des industries d'art (Gallé, Prouvé, Hestaux, Daum, Vallin, Gruber, Majorelle, etc.). En février 1901, l'Alliance devient association et prend le nom d'École de Nancy. Émile Gallé en est le premier président. Mais l'École de Nancy n'arrivera pas à se sortir de la nasse. Émile Gallé mourra d'une leucémie en septembre 1904, à 58 ans ; son ami Victor Prouvé prendra la relève. L'association École de Nancy sera finalement dissoute en août 1914.

    Cette salle à manger a été commandée à Eugène Vallin par Charles Masson, beau-frère d'Eugène Corbin pour son appartement de Nancy. C'est l'ensemble le plus complet du musée, il a été donné par la veuve Marie Masson en 1938

    De là, nous prenons la direction de la place Stanislas. La place Stanislas est une place appartenant à un ensemble urbain classique situé à Nancy, dans la région historique de la Lorraine, en France, qui est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. Voulue par le duc de Lorraine Stanislas Leszczyński, elle est construite entre 1751 et 1755 sous la direction de l'architecte Emmanuel Héré. Son nom et sa statue centrale évoluent au gré des bouleversements de l'histoire de France ; elle porte son nom actuel depuis 1831. Le guide Lonely Planet élit la place Stanislas 4e plus belle place du monde.

    La place est élue Monument préféré des Français lors de l'édition 2021 de l'émission Le Monument préféré des Français présentée par Stéphane Bern.

    Nous finissons la journée par la visite du musée des Beaux-arts. Le musée des Beaux-Arts est l’un des phares de la vie culturelle nancéienne. Le musée présente les plus grands noms de l’histoire de l’art européen : Le Pérugin, Le Caravage, Rubens ou encore Delacroix. Ses collections sont particulièrement riches pour le XXe siècle, avec notamment les verreries de la collection Daum, exposée dans l’écrin des anciennes fortifications de Nancy ou l’espace consacré au constructeur Jean Prouvé.

    Les AmoureuxIdylle sur la passerelle ou Soir d'automne, est un des tableaux les plus connus du peintre Émile Friant (1863-1932). Réalisée en 1888.Représentative du mouvement réaliste, elle fait partie, comme La ToussaintLa discussion politiqueLes Canotiers de la Meurthe ou Jeune Nancéienne dans un paysage de neige, de la production naturaliste du peintre : « Comme avec Tchekov, on commence à comprendre la vie en s'intéressant aux personnages secondaires. A ce qu'il y a au-delà de l'apparence. On s'aime, on se bat, on marche au bord de la rivière. On s'accoude au parapet en se projetant vers l'avenir. ». La peinture, qui se passe au-dessus de la Meurthe, fait partie des peintures de Friant qui parlent immédiatement à l'expérience des nancéiens, comme s'il s'agissait « d'un ami proche d'un autre temps » auquel tous, jusqu'à la jeune génération habituée aux mises en scènes et aux selfies, peuvent s'identifier. Friant nous présente là de magnifiques œuvres. (ce tableau est aussi la couverture d'un roman de Philippe Claudel).

    Le lendemain, balade dans les jolies petites rues de Nancy avant de filer vers Metz. Aussitôt arrivés, direction le centre Pompidou-Metz.

    Créé en 2006, le Centre Pompidou-Metz est l'un des musées français les plus visités hors de Paris, du fait notamment de sa proximité avec l'Allemagne, le Luxembourg et la Belgique.

    Sa création est la première expérience de décentralisation d’un établissement public culturel, en l’occurrence le Centre Pompidou de Paris. Perçu comme élément fondateur du nouveau quartier de l’Amphithéâtre, il a ouvert ses portes le 12 mai 2010. Les architectes associés sont: Shigeru Ban, Jean de Gastines, et Philip Gumuchdjian. 

    L’exposition d’Arcimboldo est axée sur ses peintures autour de l’anthropomorphisme, de la frontière entre objet, nature et humain et de ses créations dont le message résonne fortement au XXe et XXIe siècle.  De nombreux artistes surréalistes et du XXIe siècle se sont inspirés du travail de Giuseppe ARCIMBOLDO. Leurs œuvres font de ce fait écho aux siennes. L’aménagement de la grande nef du musée où se trouve l’exposition propose donc un jeu entre œuvres de la Renaissance et d’autres plus contemporaines. Des œuvres originales Les allées de la galerie regorge d’objets du quotidien prenant la forme d’animaux, d’humains fait de légumes, d’un tableau de Dali où l’on aperçoit soit le visage d’un homme soit une femme debout, ou encore un portrait d’Hitler avec la bouche clouée et un parapluie en guise de couronne. Au total, 250 œuvres sont exposées.

    Il faut le dire, l'expo est magnifique !

    Nous finissons la journée par la visite de la ville de Metz. La magnifique cathédrale blottie autour de jolies ruelles médiévales aux boutiques croquantes.

    Là, je fais le plein de merveilleux, aussitôt engloutis...

    Les pieds en ont assez, il est temps de rentrer, dare-dare... Demain, direction Verdun et les champs de batailles...

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