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Par gesc le 28 Octobre 2020 à 08:53
Aujourd'hui, une petite sortie toute proche; démarrage à Pfaffenheim et circuit sur "la route des vins" jusqu'à Niedermorschwihr.
Vers l'an 1400, les habitants de la plaine virent le côteau où sont bâties Gueberschwihr et Pfaffenheim enveloppé d'une lueur éclatante qui disparut graduellement sans laisser de trace de son passage. A partir de ce temps, la montagne qui s'appelait jusqu'alors Hohenbourg, fut désignée par Schau-en-berg (schau-den-berg, regarde la montagne !). Ce merveilleux événement décida un ermite frère Udalric, à bâtir en ce lieu une maisonnette et une chapelle dédiée au saint évêque dont il porte le nom. La dévotion et la beauté extraordinaire du site y attirèrent bientôt les fidèles car de la terrasse du petit sanctuaire, le regard enchanté embrassait toute la plaine d'Alsace, avec ses nombreux villages, ses châteaux et ses couvents jusqu'à la Forêt Noire.
La réputation de l'ermitage d'Udalric grandit vers le milieu du XVe siècle, à la suite d'un miracle qui eut beaucoup de retentissement en Alsace. La Landgrave (princesse germanique) de Hesse fut atteinte en 1446 d'une maladie incurable. L'image de la Vierge transporté sur le rocher et aussitôt figé dans le bloc assura la guérison de la princesse.
Vers l'an 1515, il fallut agrandir la chapelle de l'ermite Udalricus car les pèlerins venaient de plus en plus nombreux. Les travaux débutèrent. Evidemment, le Diable vit cela d'un très mauvais œil. Furieux, il se saisit d'un gros rocher et voulu le lancer en direction du chantier et des ouvriers pour anéantir la nouvelle construction. Mais la Vierge veillait sur les maçons et les tailleurs de pierres, elle fit ramollir le rocher que portait le Diable qui ne put le lancer. Seules, l'empreinte de ses griffes et sabots resta figée dans le bloc de grès. Ce rocher s'appelle Teufelstein et bouche, dit-on, une des entrées de l'Enfer ...
Les randonneurs sont nombreux à arpenter les sentiers et chemins ... en mode sport avec grosses chaussures et bâtons ou en mode tranquille, le nez en l'air... Tous veulent profiter de cette journée exceptionnelle; la dernière ?
La vague dégringole des coteaux jusqu'à la plaine.
Les calvaires, dont le nom signifie crâne en araméen sont érigés au Moyen Âge sur des lieux gallo-romains, à des carrefours de voies romaines. Les calvaires représentent le Christ et parfois les deux larrons sur le mont Golgotha. Le calvaire est aussi un lieu de mémoire. Il rappelle la plupart du temps un événement particulier survenu à cet endroit. Ce peut être une mort violente par la foudre, un accident agricole ou de chasse, un duel, un assassinat. Le calvaire peut rappeler les épidémies : la peste, la rage ou au contraire, il peut être un témoignage de reconnaissance des habitants pour avoir été protégés des catastrophes; incendies, inondations, sécheresse. Il peut témoigner du passage d'un saint ou d'un événement religieux.
La visite des châteaux, ce sera pour une autre fois...
Au loin, on aperçoit les Alpes bernoises; elles se dessinent plus nettement au fil des heures...
Ma préférée du jour.
Il ne manque que les petits gamins en costume de Hansi. Ils sont peut-être juste à côté, chez Mme Ferber, les doigts dans le pot de confiture... D'ailleurs vous ne sentez pas une odeur de fraises ?
Les nuages sont arrivés, il est temps de rentrer; demain, la pluie balaiera les coteaux...
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Par gesc le 13 Septembre 2020 à 08:58
En traversant l'Allemagne à vélo, j'ai été admiratif des villages traversés, leur cohérence architecturale, la qualité de vie, les bâtiments professionnels, etc... Il est temps de voir de ce côté-ci du Rhin. Après le Haut-Rhin hier, c'est aujourd'hui au tour du Bas-Rhin. Tout la haut, la frontière n'est qu'à un jet de pierre du village élu "Village préféré des Français" en 2020 : Hunspach.
Il fait un peu frisquet ce matin et j'ai oublié mon sac contenant pull et veste... Tant pis, j'enfourche mon vélo avant d'arriver car les travaux sont de tous les côtés et le 2 roues permet de passer à travers les zones de chantier. Il permet aussi de voir toutes les rues du village. J'en profiterai également pour aller dans les 2 villages voisins, Seebach et Hoffen. Seebach a été longtemps considéré par les Alsaciens par le plus beau des villages ... mais c'est Hunspach qui a présenté sa candidature et a été élue !
Hunspach n'est un écomusée, on y vit. Et ce ne ce sont pas des gîtes de vacances mais bel et bien des maisons d'habitation !
J'aime bien les vitres bombées (voir plus loin la raison)
Hunspach, 637 habitants a une unité architecturale remarquablement conservée. Les maisons sont toutes blanchies à la chaux et montrent des colombages entre le torchis. Elles sont couvertes de toits à pans coupés. Les cours ouvertes permettent d'apercevoir tout le corps de ferme.
Durant la réforme, le village devient protestant et en 1619 passa sous administration suédoise. Après avoir été attaqué et détruit par les troupes impériales en 1633, des immigrants suisses rebâtissent le village. En 1787, la Suède rend le village à la couronne française. Y-a-t-il un lien entre la qualité, le soin apporté aux demeures et l'origine des habitants ? L'église protestante du village de tradition calviniste a été construite en 1757. Son clocher de style néo-roman date de 1874, du temps de l'Empire allemand.
Il est presque midi, le temps de filer à Hatten.
Après une très agréable pause, je suis réchauffé et ragaillardi.
Merci Gene et J-Pierre ! Donc, je démarre l'après-midi par Seebach.
J'aime bien les clôtures et portails en lattes de bois (certaines rénovations font le choix du plastique ou de l'alu...ce qui est pratique mais enlève un peu de cachet, de la belle authenticité.)
Comme à Hunspach, les beaux corps de ferme sont vides, le bétail a déserté les étables. Nous ne sommes qu'à 11 km et beaucoup de résidents doivent travailler du côté allemand. On compte 4 éleveurs à Hunspach et une 15aine de céréaliers et cultivateurs.
Voilà je retourne à Hunspach et m'arrête devant la belle maison Ungerer.
Un petit tour à Hoffen que j'ai trouvé charmant en passant ce matin.
Voilà l'explication de ces vitres bombées...
Et il est temps de rentrer après cette belle journée !
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Par gesc le 20 Juin 2020 à 12:45
Toutakou tu lèves le nez. Le MUR (Modulable Urbain Réactif), rue de la Moselle change d'aspect chaque mois. Un artiste est invité à prendre possession de cette partie de la rue pour réaliser une oeuvre éphémère. En voici quelques variations.L'oeuvre de l'artiste peintre Golden Green (ci-dessus)
Tout Le MUR en 2019 : ici
Jean Linnhoff (il est décidément excellent !)
Lien externe de l'artiste mulhousien Falcone : Article du journal l'Alsace, le MUR, une panthère prête à bondir.
Nicola Alessandrini
L'artiste Joan a bouclé l'année 2019 avec son huître-baignoire
Nicolas Thollot-Arsac, ici aussi et ici également avec le beerpainting :
"Le BEERPAINTING est l'art de peindre avec une bouteille de bière comme unique pinceau. Les empreintes que génèrent le goulot de la bouteille sont les pixels de notre travail pictural. Il s'agit donc d'un pointillisme 2.0 !
UNE RECETTE UNIQUE : - Décapsuler une bière - La boire - La tremper dans la peinture - Peindre"
Poter
Vincent Bargis et ici également
L'artiste David Depose a réalisé une magnifique baleine colorée...
Du vent dans les têtes...à lire ici.
Autre chose, ici.(avec Williann)
Autre avec Francisco Gomes, ici.
Une année 2020 sur le MUR
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Par gesc le 26 Janvier 2020 à 13:13
Un beau mois de janvier en Alsace assurément, pas de neige du tout en plaine ! Le beau ruban noir le long du canal du Rhône au Rhin appelle le cycliste. Tout de suite après la gare, l'Almaleggo est presque fini. Joli spécimen. Son nom, il le doit au quai de l’Alma où il a pris pied et à de célèbres briques de jeu d’origine danoise (on remarquera que les couleurs vives de la célèbre marque n'y sont pas / jaune, noir, rouge, bleu).
Oeuvre conjointe de l’architecte Franco Viganotti et de la société de promotion Sodico, cet immeuble de standing s’élève au 46 du quai de l’Alma. Sa gestation a été longue : quatre ans et demi se sont écoulés depuis les toutes premières esquisses signées par l’architecte Franco Viganotti, de l’agence mulhousienne Aea. Visuellement, l’immeuble de l’Almaleggo a la forme d’un « H » de 45 m de haut avec jardins suspendus, dont les deux pieds de verre sembleront flotter au-dessus du canal ; un édifice de onze étages avec des porte-à-faux spectaculaires.,
Tout de béton brut façon travertin pour les façades, béton blanc gommé pour les garde-corps de 1,20 m de haut et bardages métalliques couleur platine pour une partie des étages supérieurs). C'est une oeuvre d'art pour ce quartier en pleine mutation.
Arrivé 18 km plus loin, voici un bel aileron surgissant du canal. L'écluse de Kembs / Niffer a été réalisée par les architectes François Doyelle, Franck Guêné et Jean Brucy en 1994 (info VNF). L’écluse principale de Niffer était censée s’intégrer au projet de mise à grand gabarit de la liaison Rhin-Rhône abandonné en 1977 après la réalisation et la mise en service d’une première section de Niffer à Mulhouse. L'opposition des agriculteurs du Sundgau aura réussi à faire capoter le projet et ainsi faire circuler des milliers de camions supplémentaires sur les routes du pays.
Le fonctionnement de l'écluse est informatisé; elle permet le franchissement d’une chute de plus de 5 mètres aux convois pouvant dépasser plus de 180 mètres pour plus de 3000 tonnes de fret à destination ou en provenance du port de Mulhouse Ile-Napoléon. Les plaisanciers ou péniches traditionnelles de 38,5 mètres de longueur peuvent continuer leur chemin au-delà de Mulhouse sur la branche sud du canal du Rhône au Rhin petit gabarit. Le poste de commandement.
Quelques mètres plus loin, une autre écluse avec sa tour de commande. Celle-ci ainsi que le bâtiment administratif contigu construits en 1960-1961 sont signés de Charles-Édouard Jeanneret-Gris, dit Le Corbusier (1887-1965).
Le Corbusier eut le souci de renouveler l'architecture en fonction de la vie sociale et d'utiliser des volumes simples, articulés selon des plans d'une grande liberté, qui tendent à l'interpénétration des espaces.
Réhabilitation de l'écluse du Corbusier.
On fait la course ? Non ? Il faut rentrer...
50 logements dont quelques duplex sont prévus avec des superficies de 33 m² à 131 m², sans compter les généreuses terrasses. A l'intérieur : parquets de bois massif, plafonds et murs de béton brut, immenses baies vitrées tout aluminium de 2,30 m de haut… L’un des plus beaux appartements est parti pour un peu plus de 600 000 €.
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Par gesc le 20 Janvier 2020 à 13:42
Cette année, nous fêtons les 75 ans de la Libération de notre ville.Tous les 5 ans, la commémoration prend une autre dimension. Associées pour l'occasion, les 2 villes, Lutterbach et Pfastatt préparent une cérémonie d'envergure avec spectacle, expositions de photographies, d'engins militaires mais surtout... c'est l'occasion d'inviter les Libérateurs.
Cette année, nous avons eu la surprise et la joie de revoir deux anciens combattants, deux Libérateurs, Le Provost 95 ans et Cervera 99 ans !
C'est évidemment remarquable de retrouver ces hommes (ici encadrés par le maire et le gendarme).
Nous pensons aussi à ceux qui n'ont pas pu faire le déplacement, à monsieur Don Jacques Finidori notamment. Après une chute au mois d'octobre dernier, il se remet peu à peu mais ne peut quitter la maison de retraite.
Après la messe à la basilique et la cérémonie aux monuments aux morts de Lutterbach, le cortège se rend au monument de Pfastatt pour l'hommage solennel.
Une vingtaine de porte-drapeaux étaient présents pour cette journée de commémoration.
Tandis que la liste des camarades tombés sur le champ de bataille est lue et que résonne la sonnerie aux morts, les 2 hommes écoutent et pensent. Peut-être que des images de cette époque resurgissent furtivement.
Il ne manquera qu'une seule chose à ses réjouissances, le chant de la compagnie. Cette fois, les paroles de la coloniale n'ont pas résonné devant la stèle des camarades. Triste.
Après les 2 hommages, tout ce monde se rend à la salle de sports de Pfastatt pour échanger un peu, faire des photos et déjeuner.
Les deux Libérateurs et leurs familles.
Le repas va démarrer, dernières heures partagées avec ces hommes. Une question reste en suspend, combien seront encore présents à la prochaine commémoration ? Une page sera définitivement tournée et l'oubli s'installera.
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Par gesc le 9 Janvier 2020 à 20:01
Pas une miette de neige, pas le moindre flocon en plaine, alors pourquoi ne pas ressortir VTT, VTC, fixie, vélo de route ou autre engin à 2 roues ? Et pourquoi ne pas aller jusqu'à Bretagne ? En plus de faire un peu d'exercice, on peut profiter d'une magnifique lumière en fin de journée...
Le port de Dannemarie / Wolfersdorf
Le pont canal : Construit en 1834 en pierres de taille, ce pont canal permet aux bateaux de franchir la Largue (une rivière).
D'une longueur de 35 m, il repose sur quatre piles reliées entre elles par des arches voûtées. On voit le canal à gauche et la piste cyclable à droite, la rivière en-dessous...Voilà, Bretagne et ses 250 habitants, les Brettains mais pas de chapeaux ronds...
Non, non, nous ne sommes pas au mois de mars, c'est bien la mi-janvier ! Tous les sportifs de la gaule sont de sortie.
Après deux ou trois essais, aujourd'hui je pousse jusqu'à Montbéliard...
Vers 16 heures, il est temps de rebrousser chemin, la température chute rapidement et le bout des pieds supporte mal...Ils sont presque congelés...
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