• Partis de Gaziantep, nous arrivons au Nemrut à 13 heures. Les belles routes rectilignes se font lacets tout à coup. 

    Le Nemrut Dağı (mont Nemrud ou Nimrod) est une montagne de l'Anti-Taurus dont le sommet culmine à 2 203 mètres d'altitude. Situé dans la partie méridionale de l'Anatolie centrale, au nord de la frontière syrienne, le Nemrut Dağı domine la vallée de l'Euphrate, et la principale ville turque d'Adıyaman.

    Le Nemrut Dağı a été inscrit en 1987 sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

    Le parking est désert, seule une famille allemande d'origine turque fera la montée avec nous. Les touristes ont déserté le site depuis 3 ans. 

    C'est au sommet de cette montagne, sur un immense tumulus de 150 mètres de diamètre et de 50 mètres de hauteur, qu'ont été découverts les vestiges d'ensembles cultuels spectaculaires datant du royaume de Commagène au ier siècle av. J.-C.. On voit le tumulus ci-dessus.

    Après un court transfert en mini bus, puis une montée escarpée, nous voici sur le chemin circulaire autour du tumulus.

    La première terrasse.

    Au ive siècle av. J.-C., la Commagène est une province du royaume séleucide, mais en 162 av. J.-C., le gouverneur grec se déclare indépendant et constitue le royaume de Commagène. Le pouvoir passe peu après aux mains d'une famille arménienne, dont le père, Mithridate Ier de Commagène, se fait proclamer roi. 

    Son fils, Antiochus Theos Ier lui succède en 62 av. J.-C. et décide alors d'établir son culte personnel ainsi que celui des dieux au sommet de la montagne sainte du Nemrut Dağı. Antiochos Ier a fait construire un énorme tumulus au sommet du Nemrut Dağı, flanqué, à l'est et à l'ouest de deux vastes terrasses.

    Le mausolée a été découvert en 1881 par un géologue turc, puis étudié par une expédition allemande dirigée par Karl Sester en 1890, mais c'est à une expédition américaine de 1953 que l'on doit l'essentiel des recherches. 

    La terrasse ouest, taillée en partie dans le roc, est maintenue par un mur gigantesque sur le versant de la montagne. Elle supporte un groupe de cinq statues encadrées à chaque extrémité par un aigle et un lion et dont la disposition relève de l'hiérothésion.  

    Les statues colossales mesuraient neuf mètres de plus, mais il ne reste plus que leur tête haute de deux mètres. On trouve donc côte à côte les têtes des principaux dieux arméniens : Vahagn, Anahit, Aramazd, la déesse Commagène, et enfin Antiochos lui-même. À proximité, des stèles montrent les effigies d'Antiochos, de son père Mithridate Ier et de sa mère Laodice, qui serrent la main de façon familière aux divinités. Les inscriptions nous apprennent que le roi se prétendait le descendant d'Alexandre par sa mère et de Tigran le Grand par son père.

     

    Fin de la première visite, descente; l'heure du chaï.

    L'hôtel n'a pas vu de touristes depuis 3 ans.

    Le bassin est vide mais les chambres sont bien entretenues (propres avec du linge frais). Le patron mettra l'eau chaude en route à notre arrivée.

    La vue sur la vallée est magnifique !

    15 heures, l'heure de remonter pour le coucher de soleil.

    La lumière est chaude et douce.

    Privilège du jour, le gardien m'amène derrière voir les inscriptions.

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    Le second chemin d'ascension, en pierre de taille serpente jusqu'au sommet.

    Après le coucher du soleil , descente vers Karadut.

    Seuls à l'hôtel.

    Le petit déjeuner sur la terrasse.

    Fin de cette visite tant attendue, inoubliable. Direction Mardin. Longue route en perspective.

    Pour en savoir plus sur l'histoire du Nemrut.


    3 commentaires
  • hasankeyf turquie schnoebelen

    Petite journée aujourd'hui : après Midyat, direction Hasankeyf puis le Tur Abdin pour les églises syriaques orthodoxes.

    Les routes sont impeccables même en montagne; elles sont souvent à 4 voies. Le trafic est peu dense en-dehors des villes et on progresse vite.

    Arrivée sur le pont d'Hasankeyf.

    Hasankeyf (Heskîf en kurde, Hesno d-kifo en syriaque) est une ville située à l'Est de l'Anatolie. Cette petite cité touristique est surtout fréquentée les week-ends d'été par les touristes locaux de la région de Batman - grande ville ouvrière distante de quelque 30 km.

    Cette ville est menacée de disparition à la suite du projet de construction du barrage d'Ilisu. Un premier projet a échoué, après que les investisseurs européens (allemands, suisses et autrichiens) se soient retirés, critiquant le non-respect des normes environnementales. Le gouvernement turc souhaite cela dit mener le chantier à terme, malgré une décennie d'attente et des contestations, notamment pour le patrimoine archéologique voué à être submergé (maisons troglodytes millénaires, vestiges d'un pont en pierre du xiie siècle ou encore une mosquée de la dynastie ayyoubide, bien qu'une petite partie des monuments sera déplacée dans un parc). Une ville nouvelle avec des infrastructures modernes, dont les maisons seront tirées au sort, a été construite à 2 km mais est en 2016 toujours inhabitée.

    La vieille mosquée Ulu, construite en 1325 par les Ayyoubides sur les ruines d’une église antique, se dresse toujours au milieu des ruines de la ville, et l’on peut lire une inscription très ancienne sur le socle de son minaret.

    L'islam n'est pas la seule religion qui a marqué Hasankeyf de son empreinte. Hier comme aujourd'hui, la présence chrétienne y est très forte. Dès le Ve siècle, Hasankeyf abritait un évêché syrien et les chrétiens bénéficièrent à la fin du Moyen Âge, sous les sultans turcs, d'un certain régime de faveur. En effet, nouvellement arrivés, les tribus turcomanes se ménagèrent les bonnes grâces des populations chrétiennes, grecques et syriaques, pour faire face à l'hostilité des Kurdes et des Arabes musulmans de la région, qui acceptaient mal de perdre leur suprématie politique et militaire.

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    Construit par le seigneur artukide Fakreddine Karaaslan (1144 - 1167), c’est le pont ayant l’arche la plus large (40 mètres) construite au Moyen Âge. Selon certaines sources, la partie centrale de l’arche médiane était en bois, et elle était retirée quand un ennemi s’approchait de la ville.

    La citadelle construite par les Ayyoubides au XIIIe siècle et remaniée par de nombreux chefs kurdes au cours des siècles gît en ruine au sommet d’une falaise de calcaire monumentale qui se dresse verticalement au-dessus du Tigre. La ville ancienne de Hasankeyf, construite à côté de la vieille mosquée de la forteresse, est aussi en ruine : dans les années 1970, ses habitants ont été forcés par le gouvernement turc d’abandonner leurs maisons centenaires, souvent creusées dans la roche, et de venir s’installer plus bas, dans la vallée, près du vieux pont2.

    Derniers sourires d'Hasankeyf puis direction les églises du Tur Abdin.


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  • Très grosse journée aujourd'hui : depuis Mardin, descendre jusqu'à Harran à la frontière syrienne, remonter sur Sanliurfa puis rejoindre Gaziantep.

    En plus sur la route de la soie, c'est la période de la cueillette du coton. Les arrêts seront nombreux pour observer hommes et machines dans les champs.

    Arrivée à Harran.

    Harran est une ville au sud-est de la Turquie actuelle, au croisement des routes de Damas, de Karkemich et de Ninive. C'est également un site archéologique : on peut y voir les murailles de la cité antique, longues de cinq kilomètres, et d'importants vestiges médiévaux tel que le château et l'Ulu Camii, une grande mosquée du VIIIe siècle. De nos jours, subsistent seulement deux villages aux constructions typiques de pierre et d'argile crue surmontées de coupoles en formes de ruches, tandis qu'un habitat moderne se développe aux abords du site archéologique.

    Un habitant nous invite à entrer dans une construction ancienne en pierre et en argile. Elle lui sert visiblement de stockage et habite la maison à côté, plus confortable.

     

    Un dernier sourire pour finir l'étape. Le temps passe en effet très vite, il est temps de rejoindre Sanliurfa.


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  • Après Harran au sud, la journée de poursuit à Sanliurfa, nous trouvons un parking juste à côté du parc .
    Étape incontournable sur la route de la Soie, la cité de Şanlıurfa est restée un centre religieux et commercial prospère du sud-est de la Turquie. Malgré une urbanisation galopante, la ville - parmi les plus anciennes du monde - a su préserver une étonnante atmosphère. 

    Prophète parmi les prophètes, Abraham, personnage capital du Coran comme de l’Ancien Testament et de la Torah, serait né ici. Au sud-est de la Turquie. À la confluence de l’Orient et de l’Occident, à la croisée des routes de la Soie, tout juste à la pointe du Croissant fertile. Héritière de cette position névralgique, Şanlıurfa - vieille dame de plus de douze mille ans considérée comme l’une des plus ancienne cité au monde - ne pouvait être qu’une ville d’histoire, de conflits et de dévotion. Hittites, Romains, Perses, Byzantins, Turcs, Arabes, Arméniens et Ottomans s’affrontèrent et se succédèrent pour contrôler cette étape commerciale charnière.

    Tour à tour nommée Édesse par Alexandre Le Grand, Orhai par les Araméens puis Urfa par les Ottomans, la cité eut même un ultime caprice : jalouse de l’honneur fait à la ville voisine d’Antep rebaptisée Gaziantep, pour saluer le courage de ses hommes à chasser les Français au sortir de la Première Guerre mondiale, elle obtint un anoblissement toponymique bien mérité en 1984. L’humble Urfa devint ainsi Sanlı Urfa. La glorieuse Urfa !

    Abraham serait né dans une vaste grotte aujourd’hui envahie par les pèlerins qui ne manquent pas de se recueillir dans le florilège de mosquées qui l’entoure. La légende raconte que le roi assyrien Nemrod aurait tenté de le faire immoler mais que Dieu aurait transformé le feu en eau et les braises en poissons. Les carpes sacrées du bassin de Ayn-i Züleyha du quartier Gölbası, oasis de paix où les jardins verdoyants ne sont troublés que par le clapotis de l’eau, semblent là pour attester de la véracité du miracle.

    Tout au long de la journée, les promeneurs nourrissent des centaines de carpes qui nagent dans les eaux du bassin. Des vendeurs proposent de petits plateaux de grains. Ces carpes sont sacrées, et on raconte même qu'on ne peut les toucher. Si on venait à le faire, en portant après sa main aux yeux, on deviendrait aveugle.

    Le parc est immense et très agréable. Les petits cafés sont pris d'assaut à l'heure du chaï même si certaines personnes viennent avec leur thermos discuter sur les bancs de ce bel ensemble.

    Ah les loukoum, pas chers ! Le bazar se trouve juste à côté des bassins.

    Toute l'équipe prend la pose.

    Le pain est un élément essentiel du repas turc.

    Le cireur présent partout en Turquie.

    Même s'il fait encore plus de 30 degrés, on imagine que les températures vont chuter, les statistiques indiquent : minimales 4 et maximales 12° en décembre.

    L'après-midi est bien avancé; après un petit détour dans les (très très ) étroites ruelles de Sanliurfa (sur la colline), direction Gaziantep.


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  • Ce matin, un gros morceau au programme, le Tur Abdin, une région montagneuse du sud-est de la Turquie. Elle est aujourd'hui habitée en majorité par des Kurdes. Elle est un des foyers historiques des chrétiens syriaques orthodoxes. Pas mal de questions qd même au moment de prendre le volant, quel est l'état des routes en montagne, quelle est la durée des déplacements, y a-t-il les contrôles ?

    Midyat ( ܡܕܝܕ Mëḏyaḏ en syriaque, Midyat en turc) est un district de la province de Mardin. La population est principalement Syriaque. Située au centre d'une enclave chrétienne, la ville compte neuf églises syriaques orthodoxes.

    Midyat partie de la province de Mardin a un climat semi-aride avec des étés très chauds et secs et des hivers froids, humides, et parfois enneigées. Les températures en été augmentent généralement de 40 ° C à 50 ° C . Les chutes de neige sont assez fréquentes entre les mois de décembre et mars, neigeant pendant une semaine ou deux. 

    Midyat est le centre régional de commerce pour le district, et est l'une des plus grandes villes de la province de Mardin . De même qu'avec Mardin, la ville est connue pour ses objets d'artisanat syriaques tels que les tapis, les serviettes et autres articles en tissu. Plus spécifique à la ville est son artisanat d'argent syriaque appelé telkari, qui sont des ornements en filigrane fabriqués à la main.

     À l'est de la ville, il y a une cave qui produit du vin syriaque traditionnel: un vin originaire de la région. Un autre aliment de base sur le marché de Midyat est son boulgour , qui est un aliment de céréale dérivé du blé. Le tourisme à Midyat, pourtant éclipsé, peut être comparé à Mardin, est encore une partie importante de l'économie, ayant plusieurs hôtels de classe mondiale tels que les hôtels Schmayaa, Turabdin, Midyat et Kasr-i Nehroz.

    Certaines églises ont été abandonnées après l'émigration d'une grande partie de la population chrétienne à la suite du génocide assyrien, et il ne reste qu'environ soixante-dix familles chrétiennes.

     

    Midyat est un centre historique des Assyriens en Turquie, jusqu'au génocide syriaque en 1915. Au début du 20ème siècle, la population syriaque de la ville a commencé à diminuer progressivement par l'immigration, mais la communauté était encore très grande. Les Assyriens de Tur Abdin étaient la seule population significative de chrétiens en dehors d' Istanbul , jusqu'en 1979, quand la panique a rattrapé la ville : le maire, une figure syriaque majeure dans la ville de Kerboran, maintenant nommé Dargecit a été assassiné et remplacé par Représentant kurde.

     

     Les Syriaques jusque-là avaient le contrôle sur le gouvernement local, et pouvaient donc unifier et avoir le pouvoir en cas de menaces. Peu après la prise de contrôle, le Mhallami local et les Kurdes ont commencé à immigrer dans les zones traditionnellement syriaques, causant un déséquilibre démographique et, avec le début du conflit Turquie-PKK quelques années plus tard en 1984, ont porté un coup mortel à la communauté non seulement ici, mais dans tout le Tur Abdin . La population en 1975 de 50 000 Syriaques sont passés à 2000 à la fin du conflit en 1999. Maintenant seulement autour 3 à 5000 vivent dans Tur Abdin, les  autres ayant rejoint Istanbul. 

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    Visite d'une maison bourgeoise transformée en musée.

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    Petit échange avec des étudiants de Dyarbakir. 

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